Un DA, quand il crée la maquette générale d’un magazine, ou quand il la relooke, se penche longuement sur le choix de la typo. Qui ne bougera plus jusqu’au prochain remaniement de la ligne général du journal. Le maquettiste, lui, quand il crée une page, va choisir tel ou tel type de typo pour la titraile, suivant le sujet qu’il traite, son emplacement dans le magazine, etc.
C’est important ne serait-ce que d’avoir une idée de la typographie quand on travaille dans le monde du journalisme et dans l’édition. Comprendre pourquoi on choisit tel ou tel type de caractère, son sens évite de faire des contresens.
« La typographie est la fusion du lire et du voir, elle permet de préfigurer instinctivement le fond grâce à la forme, c’est l’anticipation du sens des mots », explique Peter Gabor, ancien directeur d’e-artsup, l’école supérieur de la création numérique Instinctivement, vous n’accorderez pas tout à fait le même sens ou la même valeur au mot homme suivant qu’il est écrit d’une manière ou d’une autre. Car suivant le contexte, la typographie sera différente.
« Voir du texte, c’est lire une image et décrypter le sens caché des icônes et des mots, distinguer la part rationnelle de la part émotive des symboles qui nous entourent », poursuit Peter Gabor. La typographie n’a donc pas qu’une utilité esthétique. Elle a un sens.
Le dessin, l’idéogramme, le hiéroglyphe sont des formes de communication écrite qui ne sont pas inspirées du langage verbal et phonétique mais visuel.
C’est pour cela que j’ai souhaité initié les étudiants d’une école de journalisme à la typographie. C’est important pour la compréhension de leur métier, que ce soit en presse écrite imprimées ou sur le Web. Des notions de typographie permet de travailler sur la lisibilité de ce qu’on écrit, de comprendre les ressorts du visuel. Mais l’écriture est également au cœur de notre société. les lettres sont partout et l’écriture est un élément fondamental de la transmission de la connaissance et de l’information. On ne dit pas n’importe quoi n’importe comment.
Ce cours est donc une initiation faites auprès des étudiants en Année spéciale à l’Ecole publique de journalisme de Tours (EPJT), de 2009 à 2019 et depuis, sous une forme plus réduite, pour les étudiants en master.
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