Au VIe siècle après JC, les Romains créent la Capitalis quadrata, ou quadrata, dans laquelle se reconnaît la trace de l’instrument utilisé pour écrire, notamment la plume d’oie sur parchemin ou papyrus. Cette graphie à l’aspect carré (d’où son nom) était surtout utilisée pour transcrire des textes littéraires. Une lettre de luxe qui si elle a laissé des traces n’en a pas moins connu un succès de courte durée
C’est à cette époque que l’écriture, de lapidaire se fait cursive. Dans la vie quotidienne, on écrit des lettres, des quittances, des graffitis, des diplômes, des contrats, des billets au porteur. Les lettres capitales s’adaptent, s’arrondissent. Leurs dessins se simplifient. On comence à lier les lettres entre elles… Cette écriture vulgaire (de vulgus, « multitude »), nommée cursive romaine, prend deux formes : la plus ancienne (IIe siècle av. J.-C.) est encore une capitale ; la plus tardive donne corps à une nouvelle structure de lettre, la minuscule (IIIe siècle).
Elle réussit à prendre son plein essor grâce à son emploi officiel dans tous les textes chrétiens. Elle devient en effet le mode d’écriture majeur à partir du IIIe siècle.
Son emploi se généralise, en fait, pour des raisons essentiellement politiques : cette nouvelle écriture est venue s’opposer à la graphie employée par l’empire romain (Rustica et Capitale romaine). En adoptant un nouveau style, cette religion naissante creuse encore le fossé qui la sépare des textes romains et païens.
L’écriture est non seulement un fondement de la démocratie, mais c’est aussi un élément politique fort dont vont s’emparer bon nombre de dirigeants.
Bibliographie
- PERROUSSEAUX Yves, Manuel de typographie française élémentaire, Ateliers Perrousseaux éditeurs
- De la naissance de l’écriture à la typographie numérisée. Blog d’Isabelle Costa
- L’Aventure de l’écriture, BNF
- Itinéraire de découverte : écriture et calligraphie